(…) aan de ingangspoort van de courantdrukkerij was er eene herrie. Plots vloog, achter ons, de deur der redactiezaal open (…). De Duitschers zijn daar!… Ze zijn op ’t stadhuis!

Jozef de Graeve (1919)

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Gontran van Severen: Le traité de Gand (1964), p. 110-112
La bibliothèque de Gand

In 1814 werden te Gent Engels-Amerikaanse vredesbesprekingen gevoerd, die leidden tot het Verdrag van Gent. De Amerikaanse delegatie onder leiding van diplomaat John Quincy Adams, de latere Amerikaanse president (1825-1829), brengt een bezoek aan de stadsbibliotheek.

Quelques jours plus tard, John Quincy Adams, visita la bibliothèque de la ville, en compagnie du comte de Lens. Cette bibliothèque se trouvait déjà installée dans l’ancienne chapelle de l’abbaye de Baudeloo, où elle se trouve encore aujourd’hui. C’est là que Van Hulthem avait rassemblé les ouvrages provenant des couvents et qui constituent le fond de cette bibliothèque. Mais on les y chercherait vainement. En effet, ce fonds gantois a été englobé plus tard dans les ouvrages de la bibliothèque de l’Université, lors de sa création, en 1816. Ils ont été transportés en 1942-1943 à la nouvelle bibliothèque dont la haute tour domine le vieux quartier du Mont Blandin.

Il y a cent cinquante ans, les abords de la bibliothèque et de l’Ecole centrale étaient très différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. Tout d’abord, le Fossé d’Othon existait encore, en tant que cours d’eau. D’un côté, il allait se jeter dans la Lys à hauteur du Sluyzeken, de l’autre, il se divisait en deux bras. L’un allait se jeter dans la Lys, près du pont Saint-Georges, après avoir traversé et arrosé le jardin botanique. L’autre disparaissait derrière un bloc de maisons, traversait le Steendam sous un pont de pierre, qui avait nom Karnemelkbrug ou “pont du Laitage”, traversait le quartier du Nieuwpoort et allait rejoindre la Lys et l’Escaut à leur confluent. Il y avait un pont juste en face de la bibliothèque. A côté s’ouvrait le jardin botanique, qui était un des plus beaux d’Europe. John Quincy Adams devait le visiter quelques jours plus tard.

C’est dans l’après-midi du 19 août 1814 que John Quincy Adams visita la bibliothèque, en compagnie du maire. La visite avait un caractère officiel. Car le comte de Lens avait invité toute la délégation. Mais Gallatin était indisposé. Quant aux autres, ils n’éprouvaient aucune envie d’y aller. Il y fut donc seul. Néanmoins, le caractère officiel de la visite est confirmé par le discours que prononça le bibliothécaire Valvyn, en le recevant. Il est intéressant de savoir ce que le bibliothécaire fit admirer à son hôte étranger et de connaître les réactions de celui-ci. Les Memoirs vont nous y aider.

“La bibliothèque est composée, en ordre principal, d’ouvrages de droit et de religion. Elle doit compter entre les quatre et les cinq mille volumes. Le bibliothécaire me fit voir plusieurs manuscrits datant d’avant l’invention de l’imprimerie. Certains d’entre eux étaient enluminés. Mais l’exécution n’a rien de transcendant. Le plus curieux est une traduction latine des Vies de Plutarque, calligraphiée par plusieurs mains différentes. J’ai vu un manuscrit de petites dimensions, du VIIIme siècle m’a-t-on affirmé. C’est une Bible latine, un livre d’heures très bien illustré, auquel a été ajouté une compilation, qui ressemble au plan d’une Encyclopédie. On m’a montré de nombreuses impressions du XV me siècle, parmi lesquelles, il y en avait une qui avait été réalisée à Gand, en 1485.
Parmi les raretés modernes, le bibliothécaire signale les éditions in-folio de Virgile et de Racine, de chez Didot; une espèce de proclamation de la main de Jean-Jacques Rousseau, datée de 1739, et dans laquelle il avertit le public que toutes les éditions que les libraires ont données de ses oeuvres ont été mutilées ou falsifiées; un autographe non signé de Voltaire, portant la date de 1737, qui trahit de la part de l’auteur une grande impécuniosité et un mépris complet pour l’orthographe. La proclamation de Rousseau était sous verre dans un cadre. Le conservateur possédait un album où je signai, à sa demande, et ajoutai une devise. Il m’invita à revenir sous peu, et cette fois avec mes collègues.”

Le jardin botanique, alors dans tout son essor, a été le lieu de promenade et de rendez-vous de la bonne société gantoise, à la fin de l’Empire et durant la période où la Belgique et la Hollande ont formé le royaume des Pays-Bas et que M. Carlo Bronne a baptisée avec infiniment de pertinence L’Amalgame. John Quincy, qui était grand amateur de plantes et de fleurs, s’y rendit à plusieurs reprises. Il assistait également aux réunions de la Société d’Agriculture et de Botanique. Il allait une ou deux fois par semaine au théâtre, et une fois par semaine au concert suivi de redoute. Il accompagna notamment ses amis gantois aux représentations de la société de Rhétorique, à la salle du Parnassusberg où, le lundi, on jouait des pièces en flamand. “N’y comprenant rien, je me suis endormi”, écrit-il à sa femme, “ensuite je me suis retiré.”

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[Auteurs] Van Severen, Gontran